ASSOCIATION LACANIENNE INTERNATIONALE RHÔNE-ALPES
Automatisme mental et hallucinations
Que nous apprennent les psychoses de notre rapport à l’inconscient ?
Dans son rapport aux autres et à lui-même, l’homme doit en passer par le langage. Il manifeste une appétence extraordinaire, dès la vie in utero, pour ce langage anti- naturel, qui n’a d’égal que sa protestation devant la tâche à accomplir pour s’y trouver une place. C’est dans cet écart entre jouissance de la langue et protestation qu’il se constitue un savoir inconscient qui va lui permettre d’entrer comme sujet dans sa relation aux autres et à son objet.
Dans les psychoses, Lacan nous dit : « L’inconscient est là mais ça ne fonctionne pas, c’est-à-dire que le fait qu’il soit là ne comporte par lui-même aucune résolution…mais une inertie spéciale. » Il ne fonctionne pas pour organiser, dialectiser les échanges avec l’autre, mais il est bien là, « à ciel ouvert », exposant avec crudité parfois les grandes thématiques inconscientes, le sexe, l’agressivité et la mort. Il s’autonomise, dans le dévidage absurde des pensées de l’automatisme mental, dans le redoublement infini des voix hallucinatoires, et il libère ainsi l’imaginaire qui se fragmente ou au contraire se fige dans une signification fixe. Le réel lui-même s’en trouve délié. Ce que nous appelons folie, psychose, a toujours à voir avec une déliaison de ces trois instances.
Si l’automatisme mental et son cortège hallucinatoire a pour conséquence une désocialisation de celui qui en est la proie, ce dernier tente souvent d’en faire savoir quelque chose en s’adressant à l’autre, que ce soit par la parole ou par le truchement d’écrits. Le recueil du texte et du trajet du signifiant et de la lettre qui circulent dans les automatismes mentaux et les hallucinations est ainsi indispensable et permet au clinicien attentif de découvrir ce savoir inconscient qui nous étonne régulièrement par sa fulgurance et sa pertinence, tout autant que par l’incapacité qu’a le porteur d’en faire usage pour lui-même.
Notre travail au cours de ces journées sera de préciser comment nous pouvons, en alliant dans le transfert rigueur de l’écoute et altérité de la lecture, nous repérer dans ces propos énigmatiques. Une étude sériée de ce savoir inconscient, dont nous avons à préciser les effets, nous est riche d’enseignements pour prendre la mesure de certains phénomènes collectifs ou individuels contemporains, bien au-delà de la clinique des psychoses.
Responsables : Pierre Arel, Alexis Chiari, Laurence Meignin
AUDITORIUM DU MUSEE DE GRENOBLE
5, place lavalette
Samedi 8 février de 9 h.30 à 13h.
Présidente : Laurence Meignin
Alexis Chiari : Une structure humanisée du réel
Jean-Luc Cacciali : Les structures lacaniennes des psychoses
Marianne Amiel : Sur les bords
Christine Bouvier-Muh : Mais madame !
Samedi de 14h.30 à 17h30
Président : Jean-Jacques Tyszler
Jean-Marc Faucher : Un quart de philo, un quart de clinique
Régis Patouillard : Hallucinations et dialectisation
Fabrizio Gambini : Croc blanc
Dimanche 9 février de 9h.30 à 13h.
Président : Louis Sciara
Luminitza Claudepierre : « Mais pas ça », …suspens pour border la fêlure
Pierre Arel : Quel acte dans les psychoses ?
Charlotte Bayat : Fait clinique : lorsque « les voix des invisibles » commandent
Anne Enot : Le dédoublement de la fonction
Dimanche de 14h.30 à 17h30
Président : Bernard Vandermersch
Gérard Amiel : Vers le réel
Jean-Paul Hiltenbrand : Les enjeux des paroles imposées
Marcel Czermak : Avons-nous avancé ?